L’equilibrio delle lucciole, Valeria Tron
« Chaque point de départ a besoin d’un retour. Meizoun. »
Chaque point de départ a besoin d’un retour. Pour se réconcilier avec le monde, après une histoire d’amour brisée, Adélaïde retourne dans sa ville natale, une poignée de maisons en pierre dans les montagnes escarpées du Val Germanasca : une terre résistante où l’on parle une langue ancienne et poétique. Il est là pour se réfugier dans le long souffle de son enfance, dans les odeurs familières de la forêt et du bois brûlé, démêler les écheveaux des jours et se raccommoder à sa terre : « pour se débarrasser du cœur », comme il l’écrit dans le lettres à son fils. L’attend – accompagnée d’une tempête de neige – Nanà, la dernière gardienne de la maison, âgée de quatre-vingt-dix ans et tenace. Levi, l’autre homme âgé qui vit toujours là-bas, a été admis à la clinique après une mauvaise chute. Isolées du monde pendant quatorze jours, dans le seul espace de ce petit horizon, les deux femmes prennent soin l’une de l’autre. Tandis qu’Adélaïde s’efforce d’être utile à Nanà et de ramener Levi chez elle, la vieille femme se confie à elle sans réserve, lui permettant d’entrer dans des maisons vides depuis un certain temps et lui donnant la clé d’une pièce intime et secrète qui regorge de des boîtes, des livres cousus, des conteneurs et des valises, dans lesquels la femme a entassé les souvenirs de nombreuses vies, y compris les hommes, les fleurs, les arbres et les animaux, l’eau et le temps. Une bibliothèque d’existences, de langages, de gestes et de voix, où chaque personnage est un sentiment, une manière d’aimer. Des photographies, des lettres, des objets qui peuvent raconter et chanter le temps : la guerre et la pauvreté, les amours cultivés dans le silence, les règles et l’espoir, l’effort et l’imagination. Un testament choral qui éclaire les ombres et les rééquilibre. La beauté intense qui respire au-delà de la vie et attend les mots. Plonger dans la mémoire, c’est avoir le courage d’inventer une autre fin et de vivre au-delà du temps qui nous est accordé, pour retrouver la place intime de chacun. La maison.
Valeria Tron est illustratrice, médiatrice culturelle, écrivaine et artisane du bois. Née dans le Val Germanasca, où elle vit une bonne partie de l’année, elle a été finaliste du Premio Tenco. Elle est considérée comme la « voix » du Val Germanasca – l’une des vallées occitanes et vaudoises du Piémont.
Son premier roman La balance des lucioles est sorti en 2022, aux éditions Salani.
La conférence est en français
Participation libre
Réservations au 06 62 81 05 13